Pamina dans la Middle Sea Race

La Middle Sea Race est le Fasnet de Méditerranée. 609 milles autour de la Sicile. Créée en 1968, on fêtait cette année les 50 ans. On y retrouve chaque année des italiens, des Anglais, des équipages grecs, russes ou croates, souvent les plus affutés. Quelques Français y ont participé et même gagné comme Pen Duick 3 en 1971.

Cette année, les bretons sont bien représentés avec Parsifal, Courrier recommandé, Orange Mecanix et Pamina. L’équipage de Pamina est composé d’une majorité de trinitains, autour de Vincent de Kerviler qui a effectué en famille le convoyage de St Tropez. Il a défini deux quarts de trois, l’un composé d’Antoine Croyère, président de la SNT,  de Jean-Francois Moulin, le propriétaire, et de Francois Thépot. L’autre quart regroupe Antoine Ponsar, Jean-Francois Abeille et Christian Chappey. Le mousaillon, Gael Thierry fait office de  numéro 1. Il est hors quart comme Vincent, disponible pour la manœuvre à tout moment. Avec trois cap-horniers et trois médecins à bord, nous sommes parés.

La veille de la course, vendredi 19, le bateau est fin prêt. Nous allons mouiller à Gozo dans un coin sublime pour un bon bain (l'eau est à 23/24). Il s'agit aussi et surtout de donner un petit coup d'éponge à la carène dont le dernier nettoyage date de la fin août. Samedi matin c'est le grand jour. Notre classe IRC6 part en premier (honneur aux petits) mais juste après les multis.

C’est vrai que la taille moyenne des concurrents est proche de 50 pieds.  photo 1

Il y a 121 partants dont 22 dans notre classe. Ce sont des J109, des 40.7 ou 44.7, des JPK 10.80 et même des Sun Fast 3600 et 3200.

La ligne est un alignement entre le fort Barakka avec les canons de Saluting Battery et le mat du fort St Angelo sur Birgu.

Notre coup de canon est tiré du fort à 11h10 et reste pour chacun un instant magique. Nous sommes au vent bien placés mais les 14 Tonnes peinent un peu à démarrer .

Nous devons tirer quelques bords tout dessus avec 18/20 NDS de vent pour parer la grande digue qui protège la baie de la houle d'est. Nous somphoto 2mes dans le match et le restons jusqu'à la pointe sud de la Sicile. Les grands bateaux nous rattrapent. Rambler 88 passe à notre vent à 20 m. Il marche selon l'AIS à 12.5 Nd au près.

Dans la soirée le vent tombe. C'est le calme que les fichiers météo avaient prévu. Des brises erratiques et orageuses nous emmènent jusqu'aux abords du détroit de Messine. La plus grande partie du détroit est composée de deux rails de navigation, un montant et un descendant que l'on ne doit pas en principe couper en biais. Il reste de chaque côté une petite bande ou l’on peut naviguer librement. Le courant est supposé être avec nous quand nous arrivons à la pointe. C’est une nuit sans lune et nous en approchons  sous un grain zébré d'éclairs. Nous sommes sous spi vent arrière. Le vent tourne un peu, nous voilà sur la fausse panne juste pour passer la pointe. La côte défile à toute vitesse. Elle est vraiment très proche… Notre trace montrera que peu d'autres sont passés aussi près de la pointe.

Nous pouvons alors reprendre sous l’orage, une route normale vers le Stromboli, célèbre ile volcanique (encore en activité). Orangephoto 3 Mecanix prend la foudre et déchire sa Grand voile. Il doit abandonner.

Dans la matinée, l’hélicoptère survole la flotte. Le cliché de Pamina devant  le Strombolicchio est superbe.

Nous tirons ensuite des bords vers l’ouest dans une mer formée où le Swan fait merveille. Le vent tourne comme prévu et nous pouvons ouvrir les écoutes et foncer vers la pointe Nord-Ouest de la Sicile sous code 5. Dès Favignana laissée à bâbord, il faut repartir vent arrière vers Pantelliera puis Lampedusa. Comme ce n’est pas une allure très confortable, nous tirons un bord à gauche à 150 ° du vent, puis empannons vers Pantelleria.

L’ambiance à bord est au top et les deux quarts alternent à la manœuvre, aidés par Gael qui bondit sur le pont dès qu’on l’appelle. Nous envoyons bientôt le spi lourd  mais le mousqueton d’écoute s’ouvre  et le  spi se déchire en battant le temps qu’on le rentre. La mer grossit et le vent monte parfois jusqu’à 40 nœuds réels. Plus question de spi. Nous prenons un ris et tangonnons le génois. Le bateau est souvent en vitesse limite et la moyenne  atteint 9,2 nds sur 24 heures. Le seul hic est que nos concurrents plus légers surfent à plus de 15 nds pendant ce temps-là.

A Lampedusa, les quelques concurrents de PAMINA visibles à l’AIS depuis la Sicile sont toujours là. D’autres, plus prudents dans la descente, sont largués et on ne les voit même plus à l’AIS. Nous avons une pensée pour les migrants mais aucun ne pourrait être sur l’eau à cause de l’état de la mer.

Le retour sur Malte est plus calme. C’est du près débridé. Nous avons ESCAPADO, un First 40.7, en ligne de mire que nous rattrapons petit à petit. Le vent finit par adonner et le dernier bord le long de la cote vers la ligne d’arrivée se fait sous grand spi. 4 jours et 9 h de course. Nous sommes 8ieme en compensé sur 21 dans notre classe, derrière des bateaux tous récents et grands surfeurs.

Courrier recommandé de Géry Trenteseaux avec Francois Lamiot a bord gagne en IRC toutes classes avec plus de 4 heures d’avance en temps compensé sur le second un Figaro 2 croate. Au général, en IRC toutes classes, Pamina est 40 ième, ESCAPADO 45ième et RAMBLER est 64ème.

Le classement IRC toutes classes

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